La médiation est subversive parce qu' elle éveille ou réveille les consciences et les institutions à plus de réactivité et de créativité dans l' élaboration d'une intelligence processuelle, respectueuse de l'autre et de soi, pour/par une altérité constructive d' humanité.
La médiation est la voie de la remise en ordre d'un désordre très souvent subi, peu importe la nature de celui-ci (familial, social, commercial, administratif, environnemental...).
La médiation est la voix intérieure qui cherche sa lumière dans un acte d' humilité extrême ; elle restaure avec dignité et équité et responsabilité.
Elle n'est pas un temps pour avoir. Mais un temps pour être.
Unique en son genre, elle laisse à chacun son espace, sa juste fonction (en ce sens, elle "institue" le juge), sa raison d' être ; elle ne dépouille pas, ne dérobe pas mais enrichit et innerve d'intelligence la nécessité démocratique.
Sans pouvoir (-de décision) sur les personnes, le médiateur n' est pas moins le dépositaire d' obligations déontologiques et de valeurs fondamentales qui encadrent sa vigilance dans la posture de tiers qui le caractérise.
"La parole séduisante n' est pas authentique, la parole authentique n' est pas séduisante. Lao Tseu".
La médiation est un effort.
Là où l' on se protège, elle veut l' ouverture.
Là où l' on exige, elle donne.
Là où l' on se préserve, elle offre en partage.
La médiation est une éducation de soi, une éducation à l'autre ;
L'autre dans sa différence, moi dans ma conscience.
Elle est une éducation de l' être.
Une éducation de la conscience.
La médiation est une altérité.
Une écologie de l'homme pour le monde.
Si je n'aime pas l'autre, je vais vers lui.
Si j'ai peur de l'autre, je m' expose.
C' est une pratique, bien plus, une catharsis.
Une santé, un cri d'alarme.
Elle exige l' effort qui n' en devient plus un.
De l'AVOIR, je passe à L' ETRE.
L' effort : n' est-ce pas plutôt une pédagogie, un apprivoisement à la trinité.
Elle est chrétienne, juive, musulmane, elle est sacrée, essentielle,
car elle est DU monde et POUR le monde.
Elle est politique. Plus qu'un droit, elle touche à l' essence de l' être, à l' essence de la vie en société, à la constitution de la vie en société.
Comme une charte des droits fondamentaux, elle se conquiert, elle se veut.
Mais elle n' est pas donnée, on s' y adonne ;
elle n'assiste pas, elle ACTIVE.
Ce sont des épousailles pour l' éternité.